Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/244

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Il dit, la voix sourde :

« Parle… achève… Tout cela m’oppresse… Je ne comprends pas encore… et j’ai peur. »

L’étranger reprit :

« Hélas ! L’histoire est facile à reconstituer et se résume en quelques phrases. Voici : lors de sa visite chez moi, et des confidences que j’eus le tort de lui faire, le comte d’Andrésy retint plusieurs choses : d’abord que j’étais votre neveu, et que, cependant, vous me connaissiez relativement peu, puisque j’avais quitté Sarzeau tout enfant et que, depuis, nos relations s’étaient bornées au séjour de quelques semaines que je fis ici, il y a quinze ans, et durant lesquelles je demandai la main de ma cousine Angélique ; ensuite, que, ayant rompu avec tout mon passé, je ne recevais plus aucune correspondance ; et enfin, qu’il y avait, entre lui d’Andrésy et moi, une certaine ressemblance physique que l’on pouvait accentuer jusqu’à la rendre frappante. Son plan fut échafaudé sur trois points. Il soudoya mes deux serviteurs arabes, qui devaient l’avertir au cas où j’aurais quitté l’Algérie. Puis il revint à Paris avec mon nom et mon apparence exacte, se fit connaître de vous, chez qui il fut invité chaque quinzaine, et vécut sous mon nom, qui devint ainsi l’une des nombreuses étiquettes sous lesquelles il cache sa véritable personnalité. Il y a trois mois, « la poire étant mûre », comme il dit dans ses lettres, il commença l’attaque par une série de communications à la presse, et, en même temps, craignant sans doute qu’un journal ne révélât en Algérie le rôle que l’on jouait sous mon nom à Paris, il me faisait frapper par mes serviteurs, puis enlever par ses complices. Dois-je