Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/36

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par le bras, le fit monter dans l’automobile ainsi que la gouvernante, et donna l’ordre au chauffeur de s’éloigner.

Tout cela n’avait pas duré dix secondes.

Yvonne, bouleversée, courut jusqu’à la chambre, empoigna un vêtement se dirigea vers la porte.

La porte était fermée à clef, et il n’y avait point de clef sur la serrure.

En hâte elle retourna dans son boudoir.

La porte de son boudoir était fermée également.

Tout de suite, l’image de son mari la heurta, cette figure sombre qu’aucun sourire n’éclairait jamais, ce regard impitoyable où, depuis des années, elle sentait tant de rancune et de haine.

— C’est lui !… c’est lui !… se dit-elle… il a pris l’enfant… Ah ! c’est horrible !

À coups de poing, à coups de pied, elle frappa la porte, puis bondit vers la cheminée et sonna, sonna éperdument.

Du haut en bas de l’hôtel, le timbre vibra. Les domestiques allaient venir. Des passants, peut-être, s’ameuteraient dans la rue. Et elle pressait le bouton avec un espoir forcené.

Un bruit de serrure… La porte s’ouvrit violemment. Le comte apparut au seuil du boudoir. Et l’expression de son visage était si terrible qu’Yvonne se mit à trembler.

Il avança. Cinq ou six pas le séparaient d’elle. Dans un effort suprême, elle tenta un mouvement, mais il lui fut impossible de bouger, et, comme elle cherchait à prononcer des paroles, elle ne put qu’agiter ses lèvres et qu’émettre des sons incohérents. Elle se sentit perdue. L’idée