Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/37

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de la mort la bouleversa. Ses genoux fléchirent, et elle s’affaissa sur elle-même avec un gémissement.

Le comte se précipita et la saisit à la gorge.

« Tais-toi… n’appelle pas… disait-il d’une voix sourde, cela vaut mieux pour toi… »

Voyant qu’elle n’essayait pas de se défendre, il desserra son étreinte et sortit de sa poche des bandes de toile toutes prêtes et de longueurs différentes. En quelques minutes la jeune femme eut les poignets liés, les bras attachés le long du corps, et fut étendue sur un divan.

L’ombre avait envahi le boudoir. Le comte alluma l’électricité et se dirigea vers un petit secrétaire où Yvonne avait l’habitude de ranger ses lettres. Ne parvenant pas à l’ouvrir, il le fractura à l’aide d’un crochet de fer, vida les tiroirs, et, de tous les papiers, fit un monceau qu’il emporta dans un carton.

« Du temps perdu, n’est-ce pas ? ricana-t-il. Rien que des factures et des lettres insignifiantes… Aucune preuve contre toi… Bah ! N’empêche que je garde mon fils, et je jure Dieu que je ne le lâcherai pas… »

Comme il s’en allait, il fut rejoint près de la porte par son domestique Bernard. Ils conversèrent tous deux à voix basse, mais Yvonne entendit ces mots que prononçait le domestique :

« J’ai reçu la réponse de l’ouvrier bijoutier. Il est à ma disposition. »

Et le comte répliqua :

« La chose est remise à demain midi. Ma mère vient de me téléphoner qu’elle ne pouvait venir auparavant. »

Ensuite Yvonne perçut le cliquetis de la ser-