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Page:Leblanc - Les Dents du Tigre, paru dans Le Journal, du 31 août au 30 octobre 1920.djvu/148

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culper et montrer l’effroyable malentendu dont elle était la victime.

— Alors, fit don Luis, si quelqu’un peut la disculper, pourquoi commence-t-elle par s’ouvrir les veines ?

— Tout lui est égal, d’après ce qu’elle dit. Sa vie est perdue. Ce qu’elle veut, c’est le repos, la mort.

— Le repos, le repos, il n’y a pas que dans la mort qu’elle pourrait le trouver. Si la découverte de la vérité doit être le salut pour elle, la vérité n’est peut-être pas impossible à découvrir.

— Qu’est-ce que vous dites, patron ? Vous avez deviné quelque chose ? Vous commencez à comprendre ?

— Oh ! très vaguement, mais, tout de même, l’exactitude vraiment anormale de ces lettres me semble justement une indication…

Il réfléchit et continua :

Au-dessus de lui, il y avait un squelette, pendu !

— On a examiné de nouveau l’adresse effacée des trois lettres ?

— Oui, et l’on a réussi, en effet, à reconstruire le nom de Langernault.

— Et ce Langernault habite ?…

— Selon Mme Fauville, au village de Formigny, dans l’Orne.

— On a déchiffré ce nom de Formigny sur une des missives ?

— Non, mais celui de la ville auprès de laquelle il est situé.

— Cette ville ?

— Alençon.

— Et c’est là que tu vas ?

— Oui, le préfet de police m’y expédie en toute hâte. Je prends le train.

— Tu veux dire que tu montes avec moi dans mon auto, et que nous partons, mon petit. J’ai besoin d’agir, l’air de cette maison est mortel pour moi.

— Que chantez-vous, patron ?

— Rien, je me comprends.

Une demi-heure plus tard, ils filaient sur la route de Versailles. Perenna conduisait