Page:Leblanc - Les Dents du Tigre, paru dans Le Journal, du 31 août au 30 octobre 1920.djvu/367

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vait songé aucun des millions et des millions d’êtres qui s’étaient passionnés pour le mystère des dents du tigre. Les dents du tigre ! On avait adopté opiniâtrement un raisonnement en apparence inattaquable puisque l’empreinte de la pomme et l’empreinte même des dents de Mme Fauville sont exactement semblables, comme deux personnes au monde ne peuvent théoriquement ni pratiquement donner la même empreinte, c’est que Mme Fauville est coupable. Bien plus, le raisonnement semblait si rigoureux que, à partir du jour où l’on avait connu l’innocence de Mme Fauville, le problème était resté en suspens, sans que surgît dans l’esprit de personne cette pauvre petite idée que l’empreinte d’une dent peut être obtenue autrement que par la morsure vivante de cette dent.