Page:Leblanc - Les Milliards d'Arsène Lupin, paru dans L'Auto, 1939.djvu/145

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ai tous réunis à présent pour que vous ayez les garanties de ma probité et de ma délicatesse. Voici les clefs, voici, sur ces papiers, les mots qui permettent d’ouvrir !… Aucun obstacle, désormais, entre les quarante gaillards que vous êtes, bien armés, résolus à tout, aucun obstacle entre vous et les milliards d’Arsène Lupin ! »

Une tempête d’applaudissements gronda dans la salle, monta, décrut et reprit, amplifiée, sans fin… Les chapeaux s’agitaient, Maffiano, brandissant sa canne, vociférait :

« Hurrah pour Allermy ! Hurrah pour Fildes ! Hurrah ! »

Le jeune homme pâle réclama le silence et reprit, glorieux de son succès :

« C’est une joie pour votre président de constater notre bel accord et avec quelle intelligence j’ai été suivi dans l’exposé de notre entreprise. Plus rien ne reste à dire. Assez de paroles, des actes. Les coffres réclament notre attention. Cependant, avant de les ouvrir, il convient de bien établir entre nous une liste des ayants droit, afin de savoir ce qu’ils auront à se partager. »

Posément, avec des haltes entre les indications, il lut :

« No 1 : Mac Allermy ? »

Maffiano répondit :

« Mort assassiné mystérieusement. Carte disparue.

No 2 : Frédéric Fildes ?

— Mort assassiné mystérieusement. Carte disparue », dit encore Maffiano.

No 3 : Maffiano ?

— Présent. »

Le Sicilien sauta sur l’estrade.

« Votre carte ?

— Volée

— C’est un cas qui sera examiné plus tard et résolu par décision du C. O. D. I. Je continue : no 4 ? no 5 ?

— Morts assassinés, l’un à Portsmouth, l’autre à Paris. Cartes volées.

No 6 ?

— Présent. Carte volée », répondit un autre des assistants. Arsène Lupin reconnut l’homme. C’était un des complices immédiats de Maffiano qui avait participé aux attaques d’Auteuil et de Maison-Rouge.

« No 7 ? No 8 ? »

Ce fut à nouveau Maffiano qui répondit :