Page:Leblanc - Les Milliards d'Arsène Lupin, paru dans L'Auto, 1939.djvu/146

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« Disparus depuis trois jours. Leurs cartes leur avaient été volées auparavant.

No 9 ? No 10 ? No 11 ? »

Aucune réponse ne fut faite.

Le jeune président récapitula :

« En résumé, sur onze associés de la première heure, deux sont présents, pas davantage ; quatre sont morts, cinq disparus et six cartes au moins, huit probablement, sont volées. Les associés absents, ne pouvant répondre à l’appel aujourd’hui, perdent leurs droits sans recours. J’appelle une fois encore les trois derniers sur lesquels nous ne savons rien. »

Il prit un temps et articula lentement :

« No 9 ? No 10 ? No 11 ?

— Présent, le onze ! », cria une voix.

La sensation fut générale.

« Qui êtes-vous ? », demanda le président.

Un assistant, barbu et à lunettes teintées, sortit de la foule.

« Qui je suis ? Parbleu, le numéro onze que vous appelez.

— Votre carte ?

— Voici. »

Une carte fut tendue au jeune homme pâle qui lut :

« Paule Sinner, no 11. »

La signature de Mac Allermy, ajouta-t-il. Tout est en règle. Qui êtes-vous ?

— L’homme qui a vendu les renseignements dont vous parliez tout à l’heure, lesquels sont à la base même de l’entreprise.

— Quelqu’un vous connaît-il ici ? Quelqu’un peut-il répondre de vous ? »

Maffiano regardait avidement le mystérieux no 11.

« Moi, s’écria le Sicilien. Moi, je réponds de monsieur comme étant le voleur de toutes les cartes disparues !

— Et moi, je réponds de toi, Maffiano, comme étant l’assassin de Mac Allermy et de Frédéric Fildes », riposta l’autre.

Un tumulte commençait. Le président tenta de l’apaiser.

« Le conflit de nos deux associés sera réglé plus tard par le C. O. D. I. Notre tâche consiste maintenant à ouvrir les coffres. »

Alors, le no 11 s’approcha davantage et monta sur l’estrade.