Page:Leblanc - Les Milliards d'Arsène Lupin, paru dans L'Auto, 1939.djvu/15

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Patricia prit l’enveloppe, s’inclina devant Mac Allermy en lui offrant son front pour qu’il y posât ses lèvres ; elle tendit une main affectueuse au vieux Fildes et s’en alla en prononçant ces mots, qui étaient une promesse :

« À demain, patron… À demain… et à tous les jours… »

Elle traversa l’antichambre ; Mac Allermy et Fildes la suivirent immédiatement. En arrivant sur le palier, ils aperçurent au-dessous d’eux, entre le premier et le second étage, deux hommes qui, à la suite l’un de l’autre, descendaient. Celui qui se trouvait en arrière, un homme grand, large d’épaules, d’aspect dégingandé, allait furtivement et rapidement comme pour rattraper l’autre sans être entendu. Il le rejoignit et, soudain, leva sa main droite où brilla l’éclair d’une lame. Patricia voulut crier ! Sa voix s’étrangla dans sa gorge. La main s’abattit. Mais, à la seconde même où l’arme allait atteindre le dos, l’homme attaqué se baissa, saisit son agresseur par les jambes, le fit basculer avec une force irrésistible et, par-dessus la rampe, le jeta dans la cage de l’escalier. L’agresseur, comme une masse, tomba au milieu du premier étage, dégringola quelques marches et poussa un gémissement.