Page:Leblanc - Les Milliards d'Arsène Lupin, paru dans L'Auto, 1939.djvu/173

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d’honneur et le titre d’Ennemi public no 1.

— Est-ce cela le dénouement dont vous m’avez parlé il y a quelque temps ? demanda-t-elle. Lorsque vous m’avez fait allusion à un sacrifice nécessaire de votre part. »

Elle fit une pause. Ses beaux yeux se mouillèrent, et elle continua :

« J’ai peur parfois que vous ne vouliez vous séparer de moi. »

Il ne protesta pas. Elle murmura :

« Il n’est pas de bonheur pour moi en dehors de vous, mon ami. »

Il la regarda à son tour et dit avec amertume :

« En dehors de moi… Patricia… de moi le cambrioleur, l’escroc ? De moi, Arsène Lupin ?

— Vous êtes le plus noble cœur que je connaisse… Le plus délicat, le plus compréhensif, le plus chevaleresque.

— Exemple ? interrogea-t-il en reprenant son ton léger.

— Je n’en citerai qu’un. Comme je ne voulais pas emmener Rodolphe en Amérique, craignant de l’exposer aux entreprises d’adversaires cachés, vous m’avez proposé de le laisser à Maison-Rouge, sous la garde de Victoire…

— De son vrai nom : Samothrace.

— Et sous la protection de vos amis et de Saïda. »

Arsène Lupin haussa les épaules.