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Page:Leblanc - Les troix yeux, paru dans Je sais tout, 1919.djvu/7

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LES TROIS YEUX
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il m’apparaissait tout à coup livide, hagard, balbutiant, amaigri, comme s’il fût sorti d’une longue et dangereuse maladie

— Bravo, Bérangère, te voici marraine d’un rayon, celui de la séduction et du charme.

— Pas du tout, s’écria-t-elle avec impatience. Il ne s’agit pas de séduction, mais d’une incarnation matérielle, d’un fluide qui, même, peut devenir visible et prendre une forme, comme les apparitions provoquées par les médiums. Ainsi, l’autre jour…

Elle s’arrêta indécise, le visage anxieux, et je dus la presser pour qu’elle continuât :

— Non… non, dit-elle, je ne devrais pas parler de cela… Ce n’est pas que votre oncle m’ait défendu… Mais j’en ai conservé une impression si pénible…

— Explique-toi, Bérangère…

— Une impression de peur et d’angoisse. Sur un mur de l’Enclos, j’ai vu, avec votre oncle, des choses effrayantes, des dessins qui représentaient trois sortes d’yeux… Étaient-ce des yeux ? Je ne sais pas… Cela remuait et nous regardait… Ah ! je n’oublierai jamais…

— Mais mon oncle ?…