Page:Leblanc - Une femme, 1893.djvu/106

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— Ah ! tant mieux !

Ils se turent. Leurs yeux se rencontrèrent. Elle sourit malicieusement, et il fit :

— Pourquoi riez-vous ?

— Moi ? je ne sais pas.

Ils touchèrent à plusieurs sujets, puis se confièrent leurs prénoms. Richard s’écria :

— C’est exquis ce nom de Lucie, je ne l’oublierai jamais.

Elle, au contraire, le taquina sur le sien, qu’elle jugeait ridicule.

Il s’excusa, confus :

— Ce n’est pas de ma faute. Mon parrain s’appelait ainsi, Amédée, Amédée Lecoucheur.

Ils cheminèrent au pied du vieil édifice. La paix religieuse des hautes voûtes semblait suinter à l’extérieur et former autour de l’église une atmosphère de silence. L’envers des vitraux racontait de pieuses histoires, un peu obscures. Une cloche sonna, sonna très rapide et très légère. Et tout cela devait donner au souvenir que Lucie enregistra une teinte de poésie mélancolique.

Richard cependant s’enhardissait. Il avait glissé son bras sous celui de la jeune femme, et du doigt, il caressait la chair entre le gant et la manche. Et il prononçait d’un ton emphatique :

— Bien pittoresque, ce vieux Rouen. J’ai