sables. L’état de René s’améliorant, il espaça ses visites.
Un dîner d’intimes marqua cette période. M. Bouju-Gavart, revenu définitivement de son ermitage, y parut. Mme Chalmin le combla de ses prévenances.
Au salon elle dit à Paul :
— Ça doit joliment t’assommer le retour de ton père. Tu n’es pas aussi libre.
Il se récria :
— Lui ? Ah ! il ne me tracasse pas beaucoup.
— Que pouvait-il bien faire là-bas ? insinua-t-elle.
Il se pencha et cyniquement :
— Elle s’appelle Léontine, elle a des cheveux blonds, dix-huit ans, et elle est blanchisseuse de son métier.
Grâce à une tactique savante, Lucie parvint à bloquer M. Bouju-Gavart dans un coin.
— Vous vous êtes donc lassé de votre solitude ?
Il répondit carrément :
— Non, mais n’ayant plus à te craindre, je n’avais plus à rester.
— Je ne saisis pas, fit-elle.
Il la regarda, et d’un air calme, sans haine, sans provocation :
— C’est pourtant bien clair. J’avais peur de