Page:Leblanc - Une femme, 1893.djvu/20

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« Elle doit être ordonnée », pensa-t-il. Et il se l’imagina femme d’intérieur, méthodique et soigneuse.

Les hôtes proposèrent une promenade en bateau. Il fallut descendre un escalier boueux et traverser quelques mètres de vase en choisissant les gros cailloux. Chalmin, solidement arc-bouté, soutint ces dames. Le domestique s’empara des avirons, et l’on fila du côté de la Bouille.

Robert avait pris place sur le même banc que Mlle Ramel. Il voulait procéder à une enquête et il débuta :

— Vous devez adorer les excursions en barque, mademoiselle, cela vous rappelle votre pays, votre enfance, les grandes parties de pêche.

Intimidée, elle dit :

— Oui, monsieur, je les adore.

Il continua :

— Est-ce que vous regrettez Dieppe ? Ce doit être bien triste ?

— Oh ! très triste ! s’exclama-t-elle, convaincue.

Il se mit à rire et elle rit aussi. Il poursuivit d’un ton confidentiel :

— À Rouen, ce n’est pas folichon, non plus. Cependant, cet hiver, on compte se distraire davantage. Mme Bouju-Gavart a de nombreuses relations et vous conduira dans le monde…