Page:Leblanc - Une femme, 1893.djvu/28

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Mais comment exprimer son consentement ? Elle se remémora des scènes analogues, décrites dans les livres : toutes se terminaient de manière identique.

Et soudain elle se jeta sur sa mère, d’un mouvement gauche, et se pelotonna contre elle, en balbutiant :

— Comme tu voudras, maman, comme tu voudras.

Une émotion insurmontable envahit M. Bouju-Gavart. Il saisit la jeune fille entre ses bras :

— Tu seras heureuse, gamine, je m’y engage.

Et il l’embrassa longuement, à plusieurs reprises.

Le soir même, Robert fut admis à faire sa cour.

Poussés par un besoin de cachotterie, par le désir de duper le monde et de tramer une sorte de complot, ils ne rendirent les fiançailles officielles qu’au mois de mars.

Ce fut un soulagement général, le monde était satisfait.

— Vous savez, M. Chalmin épouse Lucie Ramel. Ce sont les Bouju-Gavart qui font le mariage. Il paraît qu’ils s’adorent. Le jeune homme s’est montré d’un désintéressé ! Il ne sait même pas le chiffre de la dot.

La nouvelle devenue publique, les fiancés évitèrent, selon la coutume, de « se montrer en