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TROISIÈME PARTIE

I

Au balcon d’une villa rose, à l’extrémité de la promenade des Anglais, Mme Chalmin reposait sur une chaise longue. Une large ombrelle de coutil blanc et rouge, fixée à un bâton de fer, se déployait au-dessus d’elle. Une couverture cachait ses jambes. Un châle lui enveloppait les épaules.

Ses yeux apprenaient le paysage. À droite le cap d’Antibes ceignait l’horizon. À gauche la Promenade et le quai du Midi s’arrondissaient, suivant la courbe des rives. Puis s’étageaient le vieux Nice, la butte isolée du Château, la côte de Villefranche et, par derrière, les montagnes.

En face d’elle, le golfe, si joliment appelé la Baie des Anges, la grande mer, si monotone et si lassante pour qui la connaît, si prestigieuse aux premières visions.