perdu. Mais cette idée, il l’eut trop tard. D’un coup d’œil, Victor avait ordonné à la jeune femme de se taire. Elle s’étonna d’abord, resta indécise, puis comprit.
Dès lors, la partie était jouée. Les réponses furent vagues.
« Certes oui, je connaissais cette pauvre Élise. Mais elle ne s’est jamais confiée à moi. J’ignore tout d’elle et des personnes qu’elle fréquentait. Un foulard orange et vert ? des photographies ? Je ne sais pas. »
Les deux policiers reprirent le chemin de la Préfecture. Mauléon gardait un silence rageur. Lorsqu’ils furent arrivés, Victor prononça d’une voix allègre :
« Je vous dis adieu. Je m’en vais demain.
— Ah ?
— Oui, en province… une piste intéressante. J’ai bon espoir.
— J’ai oublié de vous dire, fit Mauléon, que le Directeur désirait vous parler.
— À quel sujet ?
— Au sujet du chauffeur… celui qui a conduit d’Autrey de la gare du Nord à la gare Saint-Lazare. Nous l’avons retrouvé.
— Cré nom ! grommela Victor, vous auriez pu me prévenir… »
III
Il grimpa vivement l’escalier, se fit annoncer, et, suivi de Mauléon, entra dans le bureau du Directeur.
« Il paraît, chef, que l’on a retrouvé le chauffeur ?
— Comment ! Mauléon ne vous l’a pas dit ? C’est aujourd’hui seulement que ce chauffeur a vu dans un