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Page:Leblanc - Victor de la brigade mondaine, 1934.djvu/131

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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

— Au besoin, pour vous secourir, comme à présent.

— Je n’ai pas besoin d’être secourue. Surtout…

— Surtout par moi, voilà ce que vous voulez dire ?

— Par personne.

— Je vous en supplie, ne m’obligez pas à des explications inutiles. Nous avons si peu de temps ! Pas plus de dix minutes… Dix minutes, vous entendez ? J’estime que, d’ici dix minutes au plus tard, deux inspecteurs entreront dans la chambre de M. Beamish et le prieront de descendre à la Direction où il se trouvera en face du commissaire Mauléon. »

Elle essaya de sourire :

« Je le regrette pour ce pauvre M. Beamish. De quoi donc est-il accusé ?

— D’être un des deux hommes qui se sont évadés du bar de la rue Marbeuf. L’autre étant Arsène Lupin.

— Son cas est mauvais, dit-elle toujours calme. Si vous avez des sympathies pour ce personnage, téléphonez-lui, avertissez-le… Il jugera ce qu’il doit faire.

— Les communications téléphoniques sont interceptées.

— Enfin, quoi ! fit-elle plus nerveuse, débrouillez-vous avec lui ! »

Il y avait, dans le ton de la jeune femme, une insolence qui irrita Victor. Il répliqua, sèchement :

« Vous ne comprenez pas bien la situation, madame. Des deux inspecteurs qui, dans huit ou dix minutes, frapperont chez Beamish, l’un le conduira à la Direction, mais l’autre restera dans la chambre et fouillera.

— Tant pis pour lui !

— Et pour vous peut-être.

— Pour moi ? »