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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

rogés, les meubles soumis à un examen minutieux.

« Deux heures du matin, constata Victor qui, sans bouger, avait écouté distraitement et suivi des yeux l’inventaire de Bressacq. Dans une heure, le jour se lève… Nom d’un chien, faudrait-il songer à la retraite ? »


II


« Vous êtes fou ! » répliqua Antoine Bressacq.

Il ne doutait pas de la réussite, lui. Il se pencha sur la jeune femme.

« Toujours tranquille ?

— Non, non, murmura-t-elle.

— Qu’est-ce qui vous tourmente ?

— Rien… rien et tout… Allons-nous-en. »

Il eut un geste de colère.

« Ah ! ça non… Je vous l’avais bien dit… les femmes doivent rester chez elles… surtout une femme comme vous, impressionnable et nerveuse. »

Elle reprit :

« Si je souffre trop, nous partirons, n’est-ce pas ?

— Ah ! ça, je vous le jure. Dès que vous l’exigerez, nous partirons. Mais pas de caprice, je vous en supplie. Ce serait vraiment trop bête d’être venu ici pour rafler dix millions, de savoir qu’ils y sont, et de s’esquiver les mains vides. C’est contraire à mes habitudes. »

Victor ricana, tandis que Bressacq se remettait à l’ouvrage :

« Notre besogne est un spectacle pénible pour une femme… Ce vol n’est sûrement pas dans ses idées.

— Pourquoi est-elle venue ?