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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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reconnaissance de l’inspecteur Victor. Pour les dix millions, étant donné que M. Sériphos est puissamment riche, et qu’il les conservait indûment sous les espèces d’une inutile collection de timbres-poste, je considère que je dois les rendre moi-même à la circulation jusqu’au dernier centime. C’est un devoir dont je m’acquitterai dans des conditions de stricte loyauté. Jusqu’au dernier centime…

« Un mot encore. Je crois savoir que si Victor, de la Brigade mondaine, a mené la bataille avec tant de rude énergie, c’est par courtoisie — je dirai plus — par un élan chevaleresque envers la dame qu’il avait admirée, dès les premiers jours, au cinéma, et qui était la victime de l’imposteur Antoine Bressacq, lequel avait fait jouer à ses yeux le nom d’Arsène Lupin. Aussi m’a-t-il semblé juste de la rendre à sa vie de grande dame et de parfaite honnête femme. C’est pourquoi je l’ai libérée. Qu’elle veuille bien, dans la retraite inviolable où elle s’est réfugiée, trouver ici, avec les adieux de Victor, de la Brigade mondaine, et du Péruvien Marcos Avisto, les sentiments respectueux d’

Arsène Lupin.

Le lendemain du jour où la lettre fut écrite, le directeur de la Police judiciaire recevait, sous pli recommandé, les neuf Bons de la Défense. Une feuille de papier supplémentaire donnait à la police de brèves explications sur la mort d’Élise Masson, assassinée par le baron d’Autrey.

On n’entendit jamais plus parler des dix millions qu’Arsène Lupin s’était réservé de rendre lui-même à la circulation.