Aller au contenu

Page:Leblanc - Victor de la brigade mondaine, 1934.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
29

d’une affaire, et ce qu’elle exige de réflexion et d’intelligence. Pour le reste, démarches, constatations, poursuites, filatures, il ne s’y livrait qu’à contre-cœur, et toujours en solitaire, pour son propre compte, aurait-on dit.

Il passa chez l’employé de la gare, Vaillant, dont la femme, revenue de Versailles, prétendit ne rien savoir, et ne pas avoir reconnu l’individu qui rôdait près de la Bicoque au cours des soirées précédentes. Mais Vaillant, qui reprenait son service, le rattrapa devant la gare et accepta d’entrer au café des Sports.

« Voyez-vous, dit-il, dès que l’apéritif eut délié sa langue, Gertrude (c’est ma ménagère), Gertrude, comme porteuse de pain, va dans les maisons, et, si elle jaspine, ça lui retombe sur le dos. Moi, c’est autre chose : comme cheminot, comme fonctionnaire, je dois aider la justice.

— Et alors ?

— Alors, fit Vaillant, en baissant le ton, voici, en premier lieu, la casquette grise dont elle m’avait parlé, et que j’ai ramassée sous de orties et un dépôt d’ordures que je nettoyais ce matin, dans un coin de mon enclos. Le type, en se sauvant cette nuit, l’aura jetée au hasard par-dessus ma haie.

— Ensuite ?

— Ensuite, Gertrude est certaine que le type de mardi soir et de mercredi soir, donc le type à la casquette grise, est un monsieur où elle porte le pain tous les jours… un monsieur de la haute.

— Son nom ?

— Le baron Maxime d’Autrey. Tenez, penchez-vous sur la gauche… la maison… la seule maison de rapport sur la route qui va à Saint-Cloud… cinq cents mètres