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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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quitté son compagnon, et tout en se dirigeant vers l’immeuble désigné. Tout cela s’enchaîne trop bien et trop vite. La vérité ne s’offre jamais aussi spontanément et n’a jamais ce caractère simple et naturel. »


II


Victor monta au quatrième étage et sonna.

Une bonne âgée, avec des lunettes et des cheveux blancs, ouvrit, et, sans lui demander son nom, l’introduisit dans le salon.

« Faites passer ma carte », dit-il simplement.

La pièce, qui servait aussi de salle à manger, ne contenait que des chaises, une table, un buffet et un guéridon, tout cela médiocre d’apparence, mais reluisant de propreté. Des images de piété aux murs ; sur la cheminée, quelques livres et des brochures de propagande religieuse. Par la fenêtre, une vue charmante sur le parc de Saint-Cloud.

Une dame parut, l’air surpris, une dame encore jeune, couperosée, sans poudre de riz, démodée d’aspect, avec une poitrine abondante, une coiffure compliquée, et une robe de chambre défraîchie. Malgré tout, l’ensemble n’aurait pas été déplaisant, n’eût été une expression volontairement hautaine, et un port de tête qui devait être, ans son idée, celui d’une baronne.

Ce fut bref. Debout, la voix distante :

« Vous désirez, monsieur ?

— Je voudrais parler au baron d’Autrey, relativement à certains faits qui se sont produits lundi soir dans le train.