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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

— Oui.

— Donc elle te croit un voleur ?

— C’est exactement ce que je voulais.

— Ce que tu voulais ?…

— Eh parbleu ! s’écria Victor. Tu n’as donc pas compris mon plan !

— Ma foi…

— Il est pourtant bien simple ! Attirer l’attention de la princesse, exciter sa curiosité, entrer dans son intimité, lui inspirer une confiance absolue, et, par elle, m’introduire auprès de Lupin.

— Ce sera long.

— C’est pour ça que je procède par coups brusques. Mais, fichtre, il y faut de la prudence aussi, et du doigté ! Seulement, quelle manœuvre passionnante ! L’idée d’investir Lupin, de me glisser jusqu’à lui, de devenir son complice, son bras droit, et, le jour où il mettra la main sur les dix millions qu’il cherche, d’être là, moi, Victor, de la Brigade mondaine… Cette idée-là me révolutionne ! Sans compter… Sans compter qu’elle est rudement belle, la sacrée princesse !

— Comment, Victor, ça compte encore pour toi, ces balivernes ?

— Non, c’est fini. Mais j’ai des yeux pour voir.

— Tu joues un jeu dangereux, Victor…

— Au contraire ! Plus elle me paraît belle, et plus ça m’enrage contre cette fripouille de Lupin. Le misérable, il en a de la chance ! »