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Page:Leblond - Leconte de Lisle, 1906, éd2.djvu/24

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LECONTE DE LISLE

Baiser ; — le Dédain, éloge du poète, malgré tout maître du monde et de la société, de par le divin orgueil du génie qui surmonte tous les obstacles ; — Fantômes, de sentimentalité alanguie comme un rythme de valse ; — Ave Maria ; — l’Enfant grec, fier claironnement d’indépendance juvénile ; enfin Amis, un dernier mot, où le poète dit son indignation devant l’indifférence avec laquelle ses contemporains assistent aux innombrables lâchetés dont souffrent les peuples faibles :


Je suis fils de ce siècle. Une erreur, chaque année,
S’en va de mon esprit, d’elle-même étonnée,
Et, détrompé de tout, mon culte n’est resté
Qu’à vous, sainte patrie, et sainte liberté
… Je hais l’oppression d’une haine profonde…
… Oh ! la muse se doit aux peuples sans défense…


C’est de Lamartine le Désespoir, vision pessimiste du monde, règne de Douleur ; et Au peuple de 1830 (contre la peine de mort), d’abord éloge épique du peuple à qui la passion de Liberté et de Justice inspira des actes vraiment admirables :


Oui ! tu fus grand le jour où du bronze affronté
     Tu le couvris, comme un déluge
     Du flot de la liberté...
     Tu fus fort…,
     Tu fus beau, tu fus magnanime !


puis adjuration à ce même peuple, partisan de la belle fraternité, de ne jamais user de l’odieuse inclémence, de ne point s’abandonner follement à l’amour du sang. — Une poésie, les Deux Muses (classique et romantique), à la fin de laquelle il