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(Voir l’Histoire du Théâtre-Français, des frères Parfait, et une notice biographique avec portrait publiée dans la Revue de Rouen, nuniéro de décembre 1847.)

CHAPAIS DE MARIVAUX (Charles-Bernard), baron de l’Empire, naquit le 12 février 1754, d’une famille noble qui exer- çait le haut commerce. Il avait été, avant 1789, premier avocat général à la cour des aides et finances de Rouen, et se tint constamment éloigné des affaires pendant la Révolution. Nommé en 1803 procureur général au criminel dans le ressort de Rouen, il retrouva dans cette éminente et difficile fonction toute la supériorité de talent et toute l’énergique éloquence qui avaient signalé ses débuts dans la magistrature. Nul mieux que Chapais de Marivaux ne sentit la dignité de l’homme ap- pelé à dispenser la justice, ne comprit le respect dont doivent être entourées les décisions du magistrat ; et s’il exigeait ce respect de l’individu privé, il ne tenait pas moins à celui du souverain, ainsi que le prouve la réponse courageuse que nous allons citer. Se trouvant à la cour de Napoléon comme mem- bre d’une députation de la ville de Rouen, alors qu’il venait d’être rendu dans cette ville une décision judiciaire peu con- forme au vœu de l’empereur, le souverain s’en étant plaint à son procureur géneral, celui-ci lui répondit avec dignité : • Sire, les magistrats de Rouen remplissent leur devoir avec impartialité et ne méritent aucun reproche. » Nommée, en 1811, conseiller à la cour impériale et chevalier de la Légion-d’Honneur, le baron Chapais de Marivaux, qui fut aussi élu plusieurs fois membre du conseil général, se mon. tra dans ces fonctions ce qu’il avait toujours été, homme éclairé et magistrat intègre. L’étude de la belle littérature qu’il aimait occupait ses momens de loisir, qu’il savait encore employer en prenant une part active aux travaux des sociétés savantes de sa ville natale. Cet honorable magistrat, qui unissait à une grande noblesse de sentimens une grande fermeté de caractère, ne put résister au coup que lui porta la mort de sa fille unique, sur laquelle il avait reporté toutes ses affections. Il mourut en 1832, des suites de cette douleur paternelle. (Voir les Biographies Manuscrites par A. Pasquier, et le Bul- letin de la Société libre d’Emulation de Rouen, année 1832.) CHAPELLE (Pierre-Daniel-Augustin), musicien distingué, né en 1756, dirigea pendant plusieurs années l’orchestre de la Co- médie-Italienne. Il composa et fit représenter sur ce même théâtre dix opéras en un acte, dont voici les titres : l’Heureux Dé- pit, 1785 ; le Double Mariage, 1786 ; —le Bailli Bienfaisant, - Digitized by Google