Page:Lebrun - Œuvres, tome 4, 1861.djvu/16

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La France en Albion s’est aussi reposée :
Interrogez Amiens et sa paix abusée,
Nos navires captifs et nos fils dans les fers ;
Et contre le héros qu’elle attaque impunie
Demandez quel génie
Dirigeait cette mort fabriquée aux enfers.

Mais, pour notre salut, l’infernale tempête
Respecta les lauriers qui défendaient sa tête.
Sous un si noble abri le héros fut sauvé ;
Ou plutôt le pouvoir qui dans le ciel réside
Couvrit de son égide
Ce front qu’au diadème il avait réservé.

Vous-même, à votre tour, êtes-vous sans mémoire ?
Êtes-vous oublieux de votre propre histoire ?
Jeune Alexandre, arrête ! où courent tes soldats ?
Peut-être le poignard qu’une main insulaire
Aiguisa pour ton père,
Sur ta tête levé, médite ton trépas.

Et qu’a dit Albion ? « Je suis reine de l’onde ;
« Mais ce n’est point assez, je veux l’être du monde.
« Si les rois révoltés méconnaissent mes droits,
« Lançons-leur ma colère, et, fondant ma fortune
« Sur leur chute commune,
« Je lèverai mon front dominateur de rois. »