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Page:Lebrun - Le Mineur de Wielicszka - 1867.djvu/99

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blement sous le feuillage d’un chêne antique ; toutefois, notre héros ne put se défendre d’un indicible mouvement de terreur ; une ombre, il est vrai, une ombre bizarre et scintillante se projeta tout à coup ; c’était la silhouette du nez de la vieille Catherine, qu’on appelait par dérision la mère Sans-Nez ou Cent-Nez. Nous ne savons réellement à quel calembourg donner la préférence ; ils sont aussi spirituels l’un que l’autre.

Pour en finir, le lièvre, présomptueux, un peu rassuré, quoique hors d’haleine, se dirigea du côté de son gite, et ne manqua pas de raconter longuement à tous les voisins les périls nombreux qu’il avait courus, les pièges qu’il avait su éviter, les prouesses qu’il avait faites. Sa voix, naturellement fluette, s’était animée et aurait pu rappeler