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se sent entraîné dans la voie de l’initiative et du progrès, on surmonte les difficultés avec courage, on se console de ses insuccès. L’optimisme ! Encore un viatique qui doit trouver place dans notre bagage moral.

Quelle que soit la façon dont nous préparons la traversée de la vie, il surgira toujours des événements que nous n’aurons pas prévus, et qui nous surprendront désagréablement. Le meilleur moyen de ne pas trop en souffrir, c’est de s’attendre à être contrarié et de s’exercer à la lutte pour se tirer d’affaire le plus avantageusement possible. Il y a plusieurs chemins pour arriver à une même destination. Engageons-nous en premier lieu dans celui qui doit nous conduire le plus vile et le plus rapidement au but ; si en cours de route nous rencontrons des obstacles insurmontables, il nous restera la ressource de poursuivre notre entreprise en biaisant. Ne craignons pas d’envisager les situations les plus défavorables et les cas les plus difficiles, soyons animées du désir d’arriver au but et que la justice et la bonté limitent seules les choix des moyens.

Un bon principe pour être heureux, c’est de regarder au-dessous et non au-dessus de soi, de comparer sa situation, ses ennuis, ses malheurs à ceux des gens plus éprouvés ; nous trouverons toujours de plus malheureux que nous. N’oublions pas qu’il y a des inégalités inévitables dans le monde et, au lieu de nous lamenter sur notre sort, considérons tous les maux qui nous sont épargnés. C’est une disposition d’es-