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Page:Lecensier - L'Éducation de la Jeune Fille par elle-même, 1916.djvu/32

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prit si précieuse, et malheureusement si rare, que d’être contente de son sort ! Ne brûlons d’envie d’égaler ou de dépasser nos semblables que dans la pratique de nos devoirs. L’envie d’ailleurs, outre qu’elle mine l’existence de ses victimes, déprime leur énergie, dégrade leurs sentiments.

c) Sang-froid. — Lorsque malgré notre vigilance constante, notre perspicacité, nous nous trouvons en présence de dangers réels, ne nous affolons pas, conservons tout notre sang-froid et ne craignons pas d’ouvrir les yeux pour bien examiner sous toutes ses faces la situation qui nous menace. C’est au moment du danger que le capitaine doit être sur le pont. Prenons pleine conscience de la responsabilité qui nous incombe. N’attendons pas que nous soyons directement intéressées dans des situations difficiles pour lutter contre le danger, préparons-nous à l’avance et de bonne heure, formons-nous une habitude de rester calmes, envisageons théoriquement des cas embarrassants, demandons-nous ce que nous ferions si nous étions dans telle circonstance déterminée.

Nous ne saurions non plus apporter une trop grande prudence dans la culture de notre imagination. L’imagination sentimentale doit être tenue en respect et cultivée avec une sage réserve ; elle devient la folle du logis si on la laisse aller. Les personnes ayant cette faculté très vive sont exposées à l’utiliser souvent mal à propos ; de là ces malades imaginaires, ces névrosées, etc.

L’imagination scientifique et inventive mérite