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draconiennes et stupides que le plaisir d’écrire aux nôtres fut gâté ; à certains moments, nous devions même rester plusieurs semaines sans écrire, en général, nous ne pouvions écrire qu’une seule carte ou lettre par semaine. Les paquets que nos familles nous expédiaient nous étaient remis après avoir traîné de six à huit semaines et souvent allégés de toutes les douceurs que des mères prévoyantes avaient eu soin d’y joindre.

Contrairement aux conventions internationales, notre solde ne nous était pas payée, nous étions donc réduits à demander à nos familles des secours en argent. Les mandats nous adressés n’étaient payés généralement que deux, trois ou quatre mois après leur émission. Les Allemands faisant argent de tout, retinrent à partir de janvier trois mark par mandat, et si cette mesure ne dura pas très longtemps, on négligea presque toujours de payer le pfennig : sur un mandat de 10 francs, on inscrivait au crédit de l’homme 8 mark ; plus 5 pfennig de frais, restait M. 7,95 à toucher, on ne touchait de ce chef que 7 mark, ajoutez-y la retenue de 3 mark, et vous verrez qu’il ne nous restait pas grand chose[1].

Les vols commis par les boches au détriment des prisonniers belges, en argent et en colis se

  1. Cet état de chose cessa vers Mai 1915.