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comme celle que Bruxelles, avec tous ses forts, s’étaient rendus ; à ce propos des loustics demandaient si le « fort Jaco » (une maison de santé) s’était rendu, et les Allemands de répondre gravement : « Ya, Ya, Brüssel alles caput ».

La prise de Paris fut également annoncée vers le 20 septembre ; mais ce qui me laissa un singulier souvenir, c’est cet adjudant boche qui s’obstinait à placer Calais dans la banlieue d’Anvers, en ajoutant que le bombardement de Londres allait commencer, sitôt que les canons seraient placés sur la côte belge.

Si ce sont là les résultats de l’instruction obligatoire en Allemagne, avouons que nous avions l’esprit faussé à cet égard.

Dans notre petite Belgique, un bon élève de l’école primaire est plus versé que cela en géographie européenne. Si l’instruction laisse la majeure partie des individus à un niveau si bas, la lourdeur de l’esprit germanique s’explique d’elle-même. Au surplus, il ne peut rien sortir de délicat d’un cerveau dont les cellules puisent leur régénérescence au point de vue intellectuel à un enseignement aussi précaire et au point de vue matériel à une alimentation dont la base se résume en deux mots :

Choucroute, bière,


alors que le Belge, comme le Français, aime surtout le vin, qui vous donne la force, le courage, la générosité et la vieille gaieté gauloise, caractéristiques de notre race.