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Page:Leconte - La Tentation de l’homme, 1903.djvu/104

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Sur le charnier toujours accru, prêts à surgir,
Au geste deviné de quelque belluaire
Inaperçu, mais qui rôde dans l’ossuaire,
Les Lions de la Mort haleter et rugir.

Toi seul, Dominateur de cette tourbe infâme,
Héros silencieux et que rien n’a troublé
Dans ton effort tendu vers ton ciel étoilé,
Faible comme eux pourtant, comme eux fils de la femme,

Mais qui, seul dans ton Rêve et dans ta Volonté,
Sans demander à la Nature maternelle
Ce que notre envieuse étude cherche en elle,
N’attends pas de réponse et n’as jamais douté,

Ceins-toi du calme orgueil des vertus ascétiques,
Que ta Foi soit plus haute et plus haut ton Devoir,
Pour que, ton jour venu, tu dédaignes devoir,
L’ombre marquer ton heure au sable des portiques,