Page:Leconte - La Tentation de l’homme, 1903.djvu/112

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D’autres, les bras tendus, gonflant leur face vaine,
Et sachant que le rôti ne leur répondra pas,
Lui jettent un défi sonore et lourd de haine,
Que la foule répète en frémissant tout bas.

Car ce mur nous fait peur, ce mur où rien ne bouge,
Et dans les joints duquel nous cherchons, à tâtons,
S’il est fait de chaux vive ou bien de ciment rouge…
O Rhéteurs fastueux ! et quand nous insultons

À cet amas muet de pierres souveraines,
C’est, unique dictame à l’affre de nos maux,
C’est l’applaudissement des lâchetés humaines,
Que nous quêtons des yeux, en assemblant des mots.