Page:Leconte - La Tentation de l’homme, 1903.djvu/194

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Car la flamme dont l’âme enveloppe vos têtes,
Quelle soit arrachée aux serres des tempêtas
Et tourne sur vos fronts comme un vol de vautours,
Qu’elle soit au brasier des astres morts ravie,
Où qu’étincelle prise aux laves de la vie,
Elle brûle, à l’effort de vos mains asservie,
La flamme est toujours pure, et l’autel saint toujours.

Car toute fleur de feu que le chiffre ou l’extase
Dérobent à ce ciel innombrable, qu’embrase
L’écumante ferveur de l’océan lacté,
Est une étoile où brille, eu sa puissance entière,
Forme, idée ou pensée, esprit, souffle ou matière,
Le firmament divin comblé de ta lumière,
Unique et multiforme et sainte vérité !