Page:Leconte - La Tentation de l’homme, 1903.djvu/193

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Fermant d’un cercle d’or l’orbe entier du problème,
Tu te fondras en nous, égalée à toi-même,
Dans l’unité parfaite où tu t’accompliras.

Alors, ô bâtisseurs de la cité des hommes,
O créateurs d’efforts, ô constructeurs de sommes,
O porteurs de flambeaux, ô porteurs de destin !
Vous verrez, sous la fuite énorme des nuées,
Vos torches, d’une vie étrange secouées,
S’animer, mariant, en gerbes dénouées,
La gloire de leurs feux aux gloires du matin,

Soit qu’au bûcher ardent des mystiques merveilles,
Vous ayiez allumé la lampe de vos veilles
Et d’un foyer caché fait luire le rayon,
Soit qu’en vos forges d’or, pour les ères rebelles,
Vos bras aient martelé des paroles nouvelles,
Tous, vous avez créé des heures éternelles,
Et tous, vous comprendrez que votre œuvre était bon.