Page:Leconte - La Tentation de l’homme, 1903.djvu/211

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Tu n’imposeras plus le joug de ta victoire
Aux archipels lactés dont s’étonne la gloire
        D’avoir vu nos drapeaux passer.

Le mystère étoilé qui troublait tes ancêtres,
Mirage d’or éteint par l’or de ton flambeau,
A la source éternelle où retournent les êtres
Retourne, comme un mort qui rentre en son tombeau.
Mais si, dans l’air nouveau que ta pensée explore,
Un premier crépuscule endort l’espoir humain,
Ton œuvre peut attendre une seconde aurore,
Où ce monde, qui pour l’Homme n’est pas encore,
        Sera l’inconnu de demain.

Jamais tes fils, si grands que ta foi les pressente,
N’en pourront pénétrer la suprême raison,
Que t’importe ! Vois-tu leur volonté puissante
A l’assaut des remparts cernant leur horizon
Monter, et leur effort décupler son étreinte,
Comme un bélier géant sur des créneaux rué ?…