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L’ABÎME INTÉRIEUR


 
Les étoiles, au Nord lentement effacées,
Sont des tisons mourants sur des piliers d’airain,
Et l’ombre, plus profonde autour de mes pensées,
S’abaisse sur mon front comme un ciel souterrain.

Et, spirale attirante et que semblent descendre
Des lumières qu’effare une haleine d’en bas,
Comme un gouffre se creuse en un sol fait de cendre,
L’abîme intérieur a bâillé sous mes pas.

Tout s’absorbe aux remous enveloppants du vide.
Comme pour mieux, autour de moi, multiplier
Le tourbillon sans fin que sans terme dévide
Le centre d’un intarissable sablier.