Page:Leconte - Le Bouclier d’Arès, 1897.djvu/155

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.




LES GUERRIERS




L’inévitable Arès avait saisi l’épée
Étincelante, avec le bouclier de cuir :
Il marchait devant nous, car nous avons vu fuir,
Comme des faons surpris au flanc d’une cépée,

Parmi les avirons dressés et les agrès
Rompus, parmi les mâts que broie et qu’enchevêtre
Le heurt grinçant et sourd des bordages de hêtre,
Les royaux Immortels et les Archers mitrés.

Quand l’aile de nos nefs, blanches comme des cygnes,
Dans l’aube à l’occident plus pâle s’éploya,
Quand l’éclair propagé des glaives flamboya
Sur le balancement cadencé de nos lignes,