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Page:Leconte - Le Bouclier d’Arès, 1897.djvu/169

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Car, dans les temps nouveaux dont s’éveille l’aurore,
Tu la verras grandir et s’éployer encore ;
Et, sous l’aube éclairant ton front,
Les peuples, qu’Océan ceint de son orbe immense,
Comme la nuit, autour de toi, feront silence
Quand tes Poëtes parleront.

Frémissez de son souffle, ô flots de Salamine !
L’Hymne de la Beauté retentit et domine
Le cri farouche des clairons.
De l’auguste avenir nous apportons l’offrande ;
La Terre des Héros ne sera sainte et grande
Que par ce que nous en dirons.

Car nous te bâtirons, ô noble Hellas, un temple,
Où les siècles pieux, adorant ton exemple,
Viendront prier à ta clarté,
Où les Prêtres du Verbe, en qui vit ton image,
Consacreront l’orgueil divin de leur hommage
À ta seule immortalité.