Ils accourent vers toi qui naquis la première,
Qui présides à mille hymens !
Vierge majestueuse, éclatante ouvrière,
Qui revêts de tes dons les Dieux et les humains.
Toi dont le lait divin sous qui germe la vie,
Lumineuse rosée où nage l’univers,
Répand sur la terre ravie
L’été splendide et les hivers !
Ô Silène de Nyse, ô Bacchante inhumaine,
Agitez en hurlant, ivres, tumultueux,
Les thyrses enlacés de serpents tortueux ;
Io ! Femmes de Dindymène !
Loin des profanes odieux,
Les tresses au vent déroulées,
Sous les grands pins flambants des montagnes troublées,
Io ! Chantez Kybèle, origine des Dieux.
Dans les sombres halliers de la forêt antique,
Io ! L’œil en feu, le sein nu,
Versez avec le Van mystique
Le grain où tout est contenu !
Kybèle, assise au centre immobile du monde,
Reine aux yeux bienveillants, ceinte de larges tours,
Salut, source des biens et source des longs jours,
Kybèle, ô nourrice féconde !