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ÉTUDES LATINES.


Ceignons nos cheveux blancs de couronnes de roses,
Buvons, il en est temps encore, hâtons-nous !
Ta liqueur, ô Bacchus, des tristesses moroses
          Est le remède le plus doux.

Enfant, trempe les vins dans la source prochaine,
Et fais venir Lydie aux rires enjoués,
Avec sa blanche lyre et ses cheveux noués
          À la mode Laconienne.



II.


LICYMNIE.


Tu ne sais point chanter, ô cithare ionique,
En ton mode amolli doux à la volupté,
Les flots siciliens rougis du sang punique,
          Numance et son mur indompté.

Ô lyre, tu ne sais chanter que Licymnie,
Et ses jeunes amours, ses yeux étincelants,
L’enjouement de sa voix si pleine d’harmonie,
          Ses pieds si légers et si blancs.

Toujours prompte, elle accourt aux fêtes de Diane ;
Aux bras nus de ses sœurs ses bras sont enlacés ;
Elle noue en riant sa robe diaphane,
          Et conduit les chœurs cadencés.