Pour tout l’or de Phrygie et les biens d’Achémène,
Qui voudrait échanger ces caresses sans prix,
Et sur ce col si frais ces baisers, ô Mécène,
Refusés, donnés ou surpris ?
Ne crains pas de puiser aux réduits du cellier
Le vin scellé quatre ans dans l’amphore rustique ;
Laisse aux Dieux d’apaiser la mer et l’orme antique,
Thaliarque ! Qu’un beau feu s’égaie en ton foyer !
Pour toi, mets à profit la vieillesse tardive :
Il est plus d’une rose aux buissons du chemin.
Cueille ton jour fleuri sans croire au lendemain ;
Prends en souci l’amour et l’heure fugitive.
Les entretiens sont doux sous le portique ami ;
Dans les bois où Phœbé glisse ses lueurs pures,
Il est doux d’effleurer les flottantes ceintures,
Et de baiser des mains rebelles à demi.