Tes étangs de saphir, où croissent les lotus,
Luisent dans tes vallons d’un éclair revêtus ;
Une rouge vapeur à ton épaule ondoie
Comme un manteau de pourpre où le couchant flamboie ;
Mille fleurs, sur ton sein, plus brillantes encor,
Au vent voluptueux livrent leurs tiges d’or,
Berçant dans leur calice, où le miel étincelle,
Mille oiseaux dont la plume en diamants ruisselle.
Kaîlaça ! Kaîlaça, soit que nos pieds hardis
Atteignent la hauteur pure où tu resplendis,
Soit que, le souffle humain manquant à nos poitrines
Nous retombions mourants sur tes larges racines ;
Ô merveille du monde, ô demeure des Dieux,
Du visible univers monarque radieux,
Sois béni ! Ta beauté, dans nos cœurs honorée,
Fatiguera du temps l’éternelle durée.
Salut, Route du ciel que vont fouler nos pas ;
Dans la vie ou la mort nous ne t’oublierons pas !
Ayant chanté le mont Kaîlaça, les Brahmanes
Se baignèrent trois fois dans les eaux diaphanes.
Ainsi purifiés des souillures du corps,
Ils gravirent le Mont, plus sages et plus forts.
Les Aurores naissaient, et, semblables aux roses,
S’effeuillaient aux soleils qui brûlent toutes choses ;
Et les soleils voilaient leur flamme, et, tour à tour,
Du sein profond des nuits rejaillissait le jour.
Les Brahmanes montaient, pleins de force et de joie.
Déjà les kokilas, sur le bambou qui ploie,