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BHAGAVAT.

Comme l’herbe courbée au souffle de la plaine,
Leur tête s’abaissa sous ta mystique haleine,
Et leur cœur bondissant, dans leur sein dilaté,
Comme un lion captif, chercha la liberté.
L’Air vital, attiré par la chaleur divine,
D’un insensible effort monta dans la poitrine,
Et, sous le crâne épais, à l’Esprit réuni,
Se fraya le chemin qui mène à l’Infini.
Ainsi que le soleil ami des hautes cimes,
Tu souris, Bhagavat, à ces âmes sublimes.
Toi-même, ô Dieu puissant, dispensateur des biens,
Dénouas de l’Esprit les suprêmes liens ;
Et dans ton sein sans borne, océan de lumière,
Ils s’unirent tous trois à l’essence première,
Le principe et la fin, erreur et vérité,
Abîme de néant et de réalité
Qu’enveloppe à jamais de sa flamme féconde
L’invisible Mâyâ, créatrice du monde,
Espoir et souvenir, le rêve et la raison,
L’unique, l’éternelle et sainte Illusion.