Page:Leconte de Lisle - Œuvres, Poèmes tragiques.djvu/158

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
144
POÈMES TRAGIQUES.


Harmonie et parfum, charme, grâce, lumière,
Toi vers qui s’envolaient mes songes familiers,
Rayon d’or effleurant les hauts gérofliers,
Ô lys, qui m’as versé mon ivresse première !

La Vierge aux pâles mains t’a prise la première,
Chère âme ! Et j’ai vécu loin des gérofliers,
Loin des sentiers charmants à tes pas familiers,
Et loin du ciel natal où fleurit ta lumière.

Des siècles ont passé, dans l’ombre ou la lumière,
Et je revois toujours mes astres familiers,
Les beaux yeux qu’autrefois, sous nos gérofliers,
Le frais matin dorait de sa clarté première !