Aller au contenu

Page:Leconte de Lisle - Contes en prose, 1910.djvu/112

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
88
le prince ménalcas

sérieusement malade, au moins ! Dites, Wilhelmine, avez-vous un peu d’amitié pour moi ?

WILHELMINE.

Mais vous le savez bien, monseigneur. Vous êtes si bon et si aimable. comment ne vous aimerais-je pas ?

LE PRINCE MÉNALCAS.

C’est que je n’ose croire à tant de bonheur ! Ma chère enfant, voulez-vous me faire un grand plaisir ? Appelez-moi Ménalcas tout court, ou monsieur Ménalcas si vous voulez ; mais ne dites plus monseigneur ou Votre Altesse : quand vous prononcez ces mots-là, j’ai envie d’aller me noyer !

WILHELMINE.

C’est que, monseigneur, vous êtes prince et je ne suis qu’une simple laitière.

LE PRINCE MÉNALCAS.

Hélas ! Wilhelmine, je suis amoureux de vous !

WILHELMINE.

Ah ! mon Dieu !