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Page:Leconte de Lisle - Contes en prose, 1910.djvu/113

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le prince ménalcas


LE PRINCE MÉNALCAS.

Aussi, pourquoi êtes-vous si charmante, si gaie, si... que sais-je ? Je vous aime, Withelmine. Allez ! je suis bien le plus malheureux des princes de ma race. Ils étaient nés pour leur métier, au moins, eux !

WILHELMINE.

Mais, monseigneur, c’est-à-dire, monsieur Ménalcas, comment pouvez-vous être amoureux de moi, puisque que nous ne pourrons jamais nous marier ? cela ne s’est jamais vu.

LE PRINCE MÉNALCAS.

Je vous demande pardon, ma chère enfant ; cela s’est vu au temps où les rois épousaient des bergères ; et cela se verra encore si vous le permettez. (Muller et Scientificus arrivent et se cachent derrière les arbres pour écouter.) Tenez, mon parti est pris, Wilhelmine ; je veux que vous soyez ma femme dès demain. Ne me répondez pas ; je reviens à l’instant, veuillez m’attendre. (Il sort en courant.)

WILHELMINE, seule.

Il m’aime ! je serai madame la princesse Ménalcas. Je suis folle... princesse ! oh ! non. C’est un excellent jeune homme