— Vous nous avez quittés bien promptement, Madame ?
— Je m’étais égarée, répondit Dianora. La fatigue m’accablait, et force m’a été de revenir seule au château.
— Vous avez sagement agi. Pourtant je regrette de ne vous avoir pas accompagnée, car les chemins sont peu sûrs par le temps qui court.
— Je vous suis reconnaissante, seigneur ; mais je n’ai rencontré personne.
— Vraiment ? J’aurais cru le contraire.
— Vous vous seriez trompé.
— Tel n’est pas mon avis.
— Que voulez-vous dire ? seigneur. Cette persistance est étrange. Quelle est votre pensée ? Je ne vous comprends pas.
— Madame, dit froidement Bonaccorso, il y a un homme ici.
Dianora le regarda fixement et répondit :
— En êtes-vous bien certain ?
— Écoutez, continua Bonaccorso sans s’émouvoir, j’ai remarqué que vous quittiez la chasse à dessein. Je vous ai suivie, et j’ai vu un homme monter ici par une échelle de corde. Ce fait m’a expliqué clairement ce que votre conduite à Lucques avait d’obscur pour moi. J’ai pris aussitôt une résolution inébranlable, nul ne m’a vu rentrer au château ; je suis venu dans cette tour par un passage qui n’est connu