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Page:Leconte de Lisle - Contes en prose, 1910.djvu/239

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la princesse yaso'da


Le démon Nat répondit : — Atouli-Jama, vil esclave, je ne rendrai pas la perle du monde. Sois maudit !

— Prépare-toi donc au combat, démon, car l’heure du châtiment est venue. La belle Yaso’da sera le prix du vainqueur. Déposons-la sur le sommet de la montagne avec son fiancé. Qu’ils contemplent tous deux la lutte des génies.

— Je le veux, dit Hyayagriva.

La vierge royale et le jeune guerrier furent placés côte à côte sur la cime neigeuse, et tandis qu’ils s’embrassaient dans leur joie, voici que les deux génies s’élevèrent dans le ciel pour combattre.

Atouli-Jama, le beau génie, recula jusqu’aux pics bleuâtres du Zetchiavala ; mais le Nat resta au-dessus du Jougando.

Alors ils volèrent l’un contre l’autre comme deux flèches rapides. — L’air sifflait et les nuages écumaient derrière eux.

Ils se rencontrèrent, les ailes dressées pour le combat. Il y eut un grand choc. Le Nat poussa un cri de douleur et se déroula dans le ciel avec une aile brisée.

Le Jama, ami des hommes, retourna aux pics du Zetchiavala, et le combat continua. Neuf fois encore ils se rencontrèrent, et huit fois Hyayagriva fut renversé dans l’air avec une aile brisée. De ses dix il ne lui en restait qu’une.

Or, ne pouvant plus combattre, car le vent le poussait à gauche et à droite, il se laissa tomber dans l’espace au-dessus des