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Page:Leconte de Lisle - Contes en prose, 1910.djvu/69

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le songe d’hermann


LES INSECTES RIVERAINS.

Non, non, belle jeune fille, ce n’est pas notre voix qui trouble à cette heure le silence nocturne. Nous avons assez babillé durant toute la journée.

LES GNOMES QUI PASSENT.

Non, non, blonde enfant de la terre, ce n’est pas notre rire qui fait battre ton cœur... Notre rire est plus malin que tendre, et plus gai que mélancolique.

ALICE.

Ô rossignol ! serait-ce un écho lointain de ta voix qui ravit mon âme ?

LE ROSSIGNOL.

J’ai déjà chanté, je me suis tu. Une voix plus douce chante dans ton cœur.

ALICE.

Songes que j’aime, pressentiments de bonheur, espérances célestes qui êtes en moi, vos accents sont-ils donc aussi pénétrants ?