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TROISIÈME PARTIE.

DEUXIÈME MUSE.
PREMIÈRE ANTISTROPHE.

À travers la nue infinie
Et la fuite sans fin des temps,
Le chœur des astres éclatants
Se soumet à notre harmonie.
Tout n’est qu’un écho de nos voix :
L’oiseau qui chante dans les bois,
La mer qui gémit et qui gronde,
Le long murmure des vivants
Et la foudre immense et les vents.
Car nous sommes l’Ame du monde !

La lumière s’accroît. Le fond de la scène s’ouvre. Peuple de Pythô. Armée de Xouthos. À l’horizon, vision éclatante d’Athèna, telle qu’elle sera dans l’avenir : Acropole, Parthénon et statue géante de Pallas, la lance en main. Temples, Port, Trirèmes.


IÔN.

Ô Muses, ô ma mère, ô prodige ! Le mur
Du Temple disparaît… Dans l’aurore et l’azur,
Emplissant l’horizon de sa splendeur soudaine,
Monte aux cieux élargis la Cité surhumaine,
Et la grande Pallas, le front ceint d’un éclair,
Dresse sa lance d’or sur les monts et la mer !


TROISIÈME MUSE.
DEUXIÈME ANTISTROPHE.

Enfant ! Tu vois la Fleur magnifique des âges,